Par logique, affirmer que le mot excédé
est le préféré d'une écrivaine ou d'un écrivain est hyperbolique; mais, il en fait une impression, une sensation de déjà vu, quand je l'ai retrouvé dans les premières pages de Dans un mois dans un an, le tout troisième roman de François Sagan. Après, Bonjour tristesse, j'ai lu et j'ai commenté l'été précédent Un certain sourire. Et un de ces jours, j'ai déniché celle-là à la bibliothèque de la maison familière de campagne.L'édition que j'ai lue
On pourrait dire un récit qui est une prolongation des antérieurs, tel que chapitres d'un même roman. Les personnages changent, les histoires aussi, si on peut dire que dans les textes de Sagan il y a des faits concrets, mais survivent l'ambiance, le décor, Paris, les sensations et les mots, toujours répétés (exceéée, lassée, ennuyeux, insouciant, etc.) On trouve la-bàs de personnes sans objectifs concrets dans la vie, voire sans moralité, qui vivent pour les caprices plus ou moins soudains, pour les toquades de Josée. Les Italiens parlent de la dolce far niente.
J'ai appris que le roman a été écrit en
1957 et ces situations de la vie, des relations humaines, sont insaisissables pour un Espagnol qui arrive de ce temps-là. Rien à voir les deux mondes: une société de liberté front une autre coincé sous une autocratie catholique avec une ferme moralité. Rien ne s'échappait au contrôle des hommes et surtout, surtout, il faut le remarquer, des femmes. C'était plus que l'interdiction de voir des films -il fallait aller à Perpignan pour avoir de piquant- ou de lire des livres troublants ou simplement révolutionnaires ou dangéreux, c'était la vie même.Sagan, à l'époque du livre
Presque à la fin du livre madame Sagan se dévoile: " Dans deux mois ou un an, tu ne m'aimerais plus ". Carpe diem, de l'italien au latin, vive le jour ! Et au moment d'expliquer le grand triomphe de Béatrice [" C'était gagné, quelque chose était gagné "] on a le droit de se demander si c'est l'actrice qui parle ou c'est l'écrivaine qui évoque la bombe que fut Bonjour tristesse...
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